Acquisitions 2022
Constituée de plus de 1600 œuvres, la collection du macLYON s’enrichit chaque année au fil des expositions temporaires, de la Biennale de Lyon et des contacts avec les artistes. La fondation Cercle 21, créée en 2019, contribue également à son élargissement.
La collection du macLYON reçoit également le concours financier du Fonds Régional d’Aide aux Musées, du Ministère de la Culture et de la Région Auvergne Rhône-Alpes.
Ces œuvres ont été acquises et rejoignent la collection en 2022 :
► Une œuvre de Thameur Mejri, Hope 2 (Espoir 2), réalisée lors de sa résidence au macLYON
► Une œuvre de Mary Sibande, The Red Ventriloquist, 2022
Ces œuvres ont été données par les artistes :
► Thameur Mejri, Hope 1 (Espoir 1) et Hope 3 (Espoir 3), 2022, qui constituent un ensemble avec l'œuvre acquise
► un ensemble de 23 Stabiles de Xavier Veilhan, lié aux deux œuvres déjà présentes dans la collection, Vent Moderne et Rays, qu’il complète judicieusement.
► Trois œuvres de Blaise Adilon
Ces œuvres ont été données au musée :
► Une œuvre de Georges Adilon donnée par Blaise Adilon
► Une œuvre de Claire Tabouret donnée par une collectionneuse
Focus sur deux achats 2022 :
Thameur Mejri
Les toiles de Thameur Mejri, en apparence chaotiques, présentent des corps fragmentés ou partiels mêlés à de nombreuses formes linéaires, éléments de dessin imbriqués. A partir de 2020, libérées du châssis, elles tendent à envahir l’espace d’exposition, les figures et autres éléments des compositions se prolongeant parfois directement sur le mur.
Dépeindre la violence sert l’interrogation des rapports de pouvoir qu’ils soient politiques, religieux ou moraux. Le chaos de corps, d’objets évocateurs de la société de consommation ou de la domination guerrière, du fracas révolutionnaire, de la morbidité religieuse ou de l’oppression politique, forment à la surface de la toile une stratification d’éléments disparates entremêlés. Comme le déversement d’un flux ininterrompu, les images (les représentations) s’accumulent comme sous l’effet d’une persistance rétinienne. La violence imprime semble dire l’artiste. La figer (sur la toile) est une façon de la rendre consciente, d’en fouiller l’archéologie, d’en mettre à nu les sources, et de montrer ses conséquences.
Le musée acquiert une œuvre réalisée lors de la résidence de l’artiste à Lyon, soutenue par le Cercle 21. Dans l’exposition celle-ci constituait avec deux autres une sorte d’installation picturale. L’artiste et la galerie font don de ces deux autres œuvres permettant au macLYON de conserver l’intégralité de cette mise en scène.
Mary Sibande
The Red Ventroloquist, 2022, est une œuvre produite par le musée à l’occasion de l’exposition de Mary Sibande organisée du 11 février au 10 juillet 2022. L’œuvre est constituée d’une arène donnant sur la ventriloque (toujours une alter ego de l’artiste elle-même) placée sur une scène. Dans les gradins, des chiens rouges, à l’égal de la couleur dominante de l’installation (robe de la ventriloque, chiens et éclairage), se montrent agressifs. Les nuances écarlates qui entourent et recouvrent la ventriloque rouge sont devenues pour l’artiste le symbole d’une colère citoyenne. Ce symbolisme particulier de la couleur prend racine dans la langue Zoulou, la langue maternelle de l’artiste, dans laquelle une expression associe la colère à un chien rouge. L’artiste s’en inspire pour construire l’installation dans laquelle une prêtresse rouge enseigne à un groupe de chiens rouges comment maîtriser et transformer leur colère. La ventriloque est aussi dans l’esprit de Sibande celle qui prête une parole à ceux qui n’en ont pas, métaphore de l’artiste, de son rôle dans la société, de son engagement.