Le Musée d'art contemporain présente les oeuvres de François Morellet entrées dans la collection depuis 1985. Cette exposition est l'occasion d'interroger l'artiste sur le regard qu'il porte aujourd'hui sur ses oeuvres créées entre 1952 et 2007, soit 55 ans. Il donne ici une réponse.
Avec une création inédite : Échappatoire, François Morellet dispose l'ensemble de ses oeuvres en s'appuyant sur une trame inspirée d'une peinture de 1975. Échappatoire est une grande sculpture labyrinthe de 12,50 m par 12,50 m qui organise notre champ visuel et nos déplacements et à partir de laquelle chaque oeuvre devient un point de vue singulier.
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Montrer les œuvres de la collection
Le dessein de la collection vise des ensembles à caractère générique ou des moments artistiques spécifiques. Pour François Morellet, et bien que le dialogue soit amorcé en 1985, c'est cette exposition qui aujourd'hui incarne le projet : l'organisation définitive de l'ensemble des œuvres acquises en 22 ans et s'étalant sur 55 ans. La question posée à l'artiste était simple : comment montrer dans un espace commun, par delà les écarts chronologiques ou les "failles" de la représentativité, des peintures et des sculptures émanant de moments divers et d'esprits différents, et pourtant toutes constitutives au final de son oeuvre ?
Nouvelle sculpture
Répondant à l'interrogation du Musée, se prêtant au jeu d'un retour sur ses créations passées, l'artiste choisit d'échapper à l'histoire de l'art et de ramener les œuvres au plan d'une nouvelle actualité. Celle de l'exposition en cours. François Morellet imagine la scénographie définitive de ses œuvres conservées au Musée et conçoit une nouvelle sculpture : Échappatoire qui l'organise.
Echappatoire
Sorte de labyrinthe dont l'issue est toujours visible, son plan reprend le dessin d'une peinture de 1975 de la série "10 lignes au hasard". L'artiste n'en retient que six sur les dix qui définissent le positionnement de couloirs. Un "bruit blanc" y est perceptible : une musique à la fois neutre et somme de tous les sons, manière d'équivalent pour l'oreille de ce qu'est le blanc pour l'oeil.
Mais Échappatoire ne se contente pas de s'associer aux autres oeuvres, elle organise notre regard et les englobe dans une totalité spécifique. Construisant une exposition, Morellet invente un moment spécifique, qui rassemble autant de moments que d'oeuvres. Il propose au spectateur de s'approprier l'univers induit par la collection pour donner du sens aux rapprochements formels, aux similitudes de temporalités, aux parallélismes de temps, aux projections de plans, aux équivalences spatiales.