2 soirées de projections : au macLYON et à Belgrade
Programme d’échange entre le macLYON et le Centre Culturel de Belgrade / October Salon
Le macLYON est heureux de recevoir Zorana Đaković Minniti, directrice artistique de la 60ème Biennale de Belgrade, l’October Salon pour une soirée de projections de films issus de la collection de l’October Salon ainsi que les artistes Bojan Fajfrić et Želimir Žilnik.
Créé en 1967, l’October Salon est un événement artistique incontournable à Belgrade, mettant en lumière les œuvres d’artistes serbes et internationaux. Depuis 2012, une collection s’est peu à peu constituée, à la faveur des rencontres avec les artistes invité·es à participer à la biennale.
Les films projetés et présentés durant la soirée au macLYON sont issus de cette collection. La sélection proposée par Zorana Đaković Minniti offre la part belle aux artistes pour qui l’image animée est un moyen de donner forme à une pensée critique et qui témoignent de leur héritage culturel yougoslave.
Ce partenariat est proposé durant la 17ème Biennale de Lyon et à l’occasion de la 60ème édition de l’October Salon, présenté à Belgrade du 20 octobre au 1er décembre 2024, dont Matthieu Lelièvre, responsable des collections du macLYON, est co-commissaire.
Une soirée de projections de films issus de la collection du macLYON est programmée lundi 2 décembre 2024 au Cinéma du Centre Culturel de Belgrade.
Programme des films projetés à Lyon :
Želimir Žilnik, Early Works, 1969
Bojan Fajfrić, The Cause of Death, 2015
Milica Rakić, Red, If You Didn't Exist, We Would Have To Invent You, 2023
Plus d'informations sur l'October Salon ici
Gratuit
Réservation conseillée
19h - 21h
En salle de conférence
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ŽELIMIR ŽILNIK, Rani radovi (Early Works)
87 min, 35 mm, noir et blanc, 1969
De manière allégorique, Early Works raconte l'histoire de jeunes gens qui ont participé aux manifestations étudiantes de juin 1968 à Belgrade. Trois jeunes hommes et une jeune fille, Yugoslava, défient la routine petite-bourgeoise de la vie quotidienne. Désireux de « changer le monde », inspirés par les écrits du jeune Karl Marx, ils sillonnent la campagne et les usines pour « réveiller la conscience des gens », les encourager dans leur lutte pour l'émancipation et pour une vie digne d'être vécue. Sur le terrain, ils sont confrontés à la misère. Ils montrent leurs propres limites, leurs faiblesses, leur incapacité et leur jalousie. Ils se font arrêter. Frustrés parce que la révolution prévue n'a pas eu lieu, les trois jeunes hommes décident d'éliminer Yugoslava, témoin de leur impuissance. Ils l'abattent, la couvrent du drapeau du parti, brûlent son corps et une sombre colonne de fumée montant vers le ciel est la seule chose qui reste de la révolution.
Želimir Žilnik (né en 1942 à Niš, Yougoslavie) est un artiste cinéaste originaire de Novi Sad, en Serbie. Au cours de sa carrière très prolifique, Žilnik a réalisé plus de 50 longs et courts métrages, qui ont été présentés dans des festivals internationaux tels que Berlin, Toronto, Rotterdam, Moscou et Oberhausen. À partir de la fin des années 60, ses films engagés lui ont valu des récompenses, mais aussi la censure dans les années 70 et 90 pour sa critique implacable de l'appareil gouvernemental. Son pouvoir d'observation et sa capacité à faire jaillir des récits captivants de la vie des gens ordinaires sont le fil conducteur de toute son œuvre.
BOJAN FAJFRIĆ, Uzrok smrti (The Cause Of Death)
HD video, 13’, 2015
Le film a obtenu le prix du Centre Culturel du 56ème October Salon en 2016
Le nouveau cinéma yougoslave, mieux connu sous le nom de « vague noire », a été une phase prolifique du cinéma yougoslave depuis le milieu des années 1960 jusqu’au début des années 1970. Ce mouvement interroge l’économie de marché et admet ses conséquences néfastes sur la société. En rejetant la culture officielle et son optimisme, les auteurs ont ouvertement exploré le côté sombre de la société socialiste yougoslave.
Dans The Cause of Death, Bojan Fajfrić rejoue les scènes de 5 figures emblématiques de la « vague noire » : Milena, du film W.R. Mysteries of the Organism (1971) de Dušan Makavejev ; Jugoslav, du film Early Works (1969) de Želimir Žilnik ; Ivo, du film The Ambush (1969) de Živojin Pavlović, Tom, du film Plastic Jesus (1971) de Lazar Stojanović et Džimi Barka, du film When I Am Dead and White (1967) de Živojin Pavlović.
L’œuvre vidéo de Bojan Fajfrić ravive ainsi l'héritage de ce mouvement et interroge l’art dans sa capacité à participer à un changement de système.
© Centre culturel de Belgrade, Collection du Salon d'octobre et l'artiste.
Bojan Fajfrić est né en 1976 à Belgrade, Yougoslavie. Il vit et travaille à Amsterdam.
Dès 1995 il étudie les arts visuels aux Pays-Bas, il est diplômé de l’Académie Royale de La Hague et a été résident à la Rijks Academy d’Amsterdam. Il participe à de nombreuses expositions : La Triennale: Intense Proximity, Paris; Baltic Centre for Contemporary Art, Gateshead; De Appel, Amsterdam; Künstlerhaus KM, Graz; NGBK, Berlin; MOCA, Belgrade; Tirana Contemporary Art Biennial; San Telmo Museum, San Sebastian; October Salon, Belgrade; MUHKA, Antwerp; Tim Van Laere Gallery, Antwerp; ARCUS, Japan; Spaport, Banja Luka; SKUC, Ljubljana etc.
Ses films ont été projetés dans divers festivals : Moderna Museet Stockholm, Centre Pompidou - Rencontres Internationales Paris/ Berlin/Madrid, International Film Festival
MILICA RAKIĆ, Crvena d ate nema, trebalo bi te izmisliti (Red, If You Didn’t Exist, You Should Be Invented)
Film, 20’ 09’’, 2021
Le film a obtenu le prix du 59ème October Salon en 2022
Il est présenté pour la première fois au 67/68. March Festival – Belgrade Documentary and Short Film Festival, Belgrade Youth Center en 2021
« Le film expérimental de Milica Rakić, Red, if You Didn't Exist, You Should Be Invented, présente le personnage d'une héroïne, combattante et activiste, qui personnifie le caractère de la nouvelle femme, développé dans la lutte, caractère déjà abandonné pendant la période de consolidation du pouvoir dans la FNRJ (République populaire fédérale de Yougoslavie). Le montage alterne scènes de fiction, scènes documentaires et ajoute une narration hors champ qui permet de construire un récit qui ne considère pas la lutte de libération nationale et la révolution socialiste comme des événements achevés dans un passé lointain, mais comme un processus inachevé. La combattante et révolutionnaire démobilisée est restée dans une sorte d'exil intérieur, errant comme une apparition ou un fantôme autour de la villa où elle avait une imprimerie partisane illégale, et d'où elle était partie pour combattre. Elle est occupée par le dialogue entre les deux pôles de sa personnalité dédoublée (…). »
Extraits du texte de Stevan Vuković, Amazon, Partisan, Ghost
Milica Rakić est née en 1972 en République fédérale socialiste de Yougoslavie. Elle a obtenu son doctorat à la Faculté des beaux-arts de Belgrade. Elle a présenté son travail dans de nombreuses expositions en Serbie et à l’étranger. Elle est membre de la Ligue des communistes de Yougoslavie et de l'Association des beaux-arts de Serbie. Dans son travail, elle examine la manière dont la langue et la culture participent de l'identité personnelle.
Générique :
Participants and collaborateurs : Vladimir Bjeličić, Olga Dimitrijević
Montage : Irena Parović, Srđan Ćešić
Caméra : Vladimir Jevtić
Photographie : Aleksandrija Ajduković
Musique : Ludmila Frajt
Script : Milica Rakić
Maquillage : Dragan Vurdelja
Coiffure : Jovanka Lujić
Traduction : Aleksandar Milajić
Le film présente des extraits des chansons de Tereza Kesovija : « I onda kradom gledam lice tvoje » et « Budi se istok i zapad »