Du 16 au 20 juin 2021, le projet IRL éRL de la plateforme de recherche Effondrement des Alpes accueillera théoricien-ne-s et artistes lors de la résidence«Ulesilar» / «Ultra Instinct» / «...» / «Microclimax» / «Abracadabra» / «ævénements» / «Métaprésences» / «InFusion» / «Scope Sylphe» (...)

La musicalité caractéristique d’un groupe qui scande No Future résonne dans l’enceinte du musée. Elle rappelle l’actualité de ce slogan dans notre présent, comme une arrière scène qui ne cesse de jouer avec ce qui reste à venir. Depuis ce backstage, un déplacement se fait sentir, sous l’effet des énergies manifestes que le visible et l’invisible laissent déjà pressentir. Ces forces tentent d’être captées par des gestes, des procédés, des récits, afin de préparer l’espace à accueillir des transformations.
À l’heure où les horizons rétrécissent et se figent, Ulesilar (...) installe ainsi un temps d’ouverture, de déplacement et de métamorphose. Face au confinement d’aujourd’hui et au collapse promis pour demain, il s’agit de se dégager tout autant de l’expertise prédictive que de la contre-vérité paranoïaque, afin de faire place à un certain art du pressentiment. Voir ici autrement quand l’horizon se bouche, comme dans le présage ou l’intuition qui voit dans les choses toujours autre chose qui émerge, qui ne prévoit ni ne prédit, mais pressent confusément l’ailleurs dans l’ici, l’autre forme qui s’annonce dans celle qui apparaît, intensifiant l’attention aux choses, à la réalité fluente et contingente, à la vie qui se déploie en dépit de tout, aux forces que les structures socio-techniques n’ont pas totalement calculées. Ulesilar (...), comme un ailleurs de science fiction néo-no-future, explore en mode « pressentimentiel » un présent qui s’est mis soudain à distance, et où pèse sur les imaginaires l’opportunité d’un contrôle renforcé. Ulesilar (...) invite alors à une autre définition de l’humain dans son rapport au vivant, à une activation de l’espace énergéticienne, et à d’autres récits possibles. 

Équipe curatoriale :
Quentin Lazzareschi
Carole Nosella
Akim Pasquet
Avec la collaboration de David Zerbib

Invité.es :
Sandra Lorenzi, Jacob Bertilsson, Cynthia Monthier, Lucile Haute, Jérémie Nuel, Philippe Spader, Sylvie Boisseau et Frank Westermeyer, Jacopo Rasmi, Joyce Laine, Clovis Lemaire-Cardoen, Loïc Verdillon, Cindy Coutant, François Fournet, Aster Verrier, Katherine Bauer

Quentin Lazzareschi est artiste et chercheur inscrit en DSRA à l’ESAAA. Ses interventions minimales détournent des objets, des situations ou des systèmes pour créer des perturbations au sein d’espaces réels précis. En adoptant des quasi-stratégies, Quentin Lazzareschi joue avec l’ambiguïté des projections que ses sculptures et installations engagent, à la limite de fictions, dans lesquelles le geste effectif côtoie le langage et des récits possibles. Ses actions, mises en scène et performances utilisent parfois des formats documentaires pour être rapportées et ainsi apparaître dans les espaces d’exposition. Un questionnement sur la notion de représentation semble rester en toile de fond à sa pratique, où l’écriture serait aussi d’usage pour raconter des histoires.

Carole Nosella est artiste-chercheuse, maîtresse de conférence en arts plastiques à l’université Jean Monnet à Saint-Etienne. Elle interroge l’expérience sensible dans le contexte numérique actuel à travers des réalisations principalement filmiques jouant de la défaillance et des limites des appareils. Elle s’intéresse aux pratiques collégiales dans l’art, aux manières de créer ou de détourner des espaces/dispositifs.
Performance : Contre-champ : les images parcourent les espaces
Les visiteur.ses sont guidé.e.s par la performeuse qui utilise un vidéo-projecteur mobile pour éclairer les pièces exposées. La projection sera un montage reflétant les jours d’occupation du musée.

Akim Pasquet est intéressé par des questions d’affect et d’énergie, leurs circulations dans des intimités et dans des ensembles. Il est parfois curateur, parfois artiste, parfois enseignant. Il dirige l’espace d’art les Limbes & la Biennale Carbone.

David Zerbib est philosophe, enseignant à l’ESAAA. Il a notamment coédité Performance Studies in Motion, International perspectives and practices (Londres, Éditions Bloomsbury, 2014), et a dirigé la publication de In octavo. Des formats de l’art (Presses du réel / ESAAA, 2015). Il enseigne également la philosophie de l’art à la HEAD – Haute École d’Art et de Design de Genève. Dans le cadre d’un projet de recherche avec les artistes Sylvie Boisseau et Frank Westermeyer, il a participé récemment  à la conception du film F zwischen den Stufen des Organischen (F entre les degrés de l’organique), autour de l’anthropologie philosophique d’Helmuth Plessner et la question des rapports entre les formes de vie humaine, animale et végétale.