Né en 1985 à Pembury (Royaume-Uni), Oliver Beer vit et travaille entre Londres (Royaume-Uni) et Paris (France). Compositeur de formation, il est diplômé de la Ruskin School of Drawing Fine Art de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni). Il a également suivi le master Études cinématographiques et audiovisuelles à l’Université Paris-Sorbonne. En 2009, il remporte le prix New Sensations de la Saatchi Gallery. Il a été invité en résidences au Pavillon du Palais de Tokyo (2011), aux cristalleries Saint-Louis avec la Fondation d’entreprise Hermès (2012) et à la Villa Arson à Nice (conjointement avec l’artiste Shingo Yoshida) fin décembre 2013.
Au cœur de l’œuvre du jeune artiste britannique Oliver Beer, les interactions entre l’espace architectural et la voix humaine alimentent un corpus important de performances acoustiques, articulées autour de ce qu’il nomme The Resonance Project . Dans ce « projet », il expérimente l’interaction de l’espace et du son. L’artiste révèle les oscillations de l’harmonie et sa « chorégraphie » avec le vivant, opère la mise en conversation des corps avec l’architecture, et la potentialité de cette relation à en modifier les perceptions. Oliver Beer, musicien, est également un artiste pluridisciplinaire, qui réalise dessins, photographies, vidéos, performances.
Pour son exposition personnelle au macLYON, sur un étage du musée, Oliver Beer réalise une nouvelle oeuvre Rabbit Hole, de la série Aural Architecture et dans la continuité du Resonance Project, complétée par des projets inédits.
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En référence à Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll, le titre de l’exposition Rabbit Hole (Terrier du lapin), choisi par Oliver Beer, fait écho à sa démarche artistique qui remet en question notre perception du monde. Ses œuvres nous amènent avant tout, à voir, entendre, ressentir, les objets, les images et les sons de manière totalement différente. Musicien et plasticien, Oliver Beer s’intéresse tout particulièrement à l’architecture et au principe de résonance.
Depuis 2007, il développe ainsi le Resonance Project, série de performances et de films autour de ce phénomène acoustique. Ses recherches prennent aujourd’hui une nouvelle ampleur dans l’espace d’exposition du macLYON. Expérimentant l’interaction entre l’architecture et le son, il présente une imposante sculpture modulaire, dans laquelle le visiteur est invité à pénétrer. Cette structure entre en vibration grâce à l’intervention de chanteurs lyriques qui interprètent une partition conçue spécifiquement pour l’exposition.
Cette perte de repères, ce passage dans un monde différent, se retrouvent également dans le film d’animation intitulé Alice Falling, réalisé à partir de coloriages d’enfants qui interprètent la chute d’Alice dans le terrier du lapin, basculant dans un univers fantastique. Ce trouble est renforcé par une frise d’objets évoquant le dessin, mais pourtant bien réels, découpés par le milieu et incrustés dans le mur. Clin d’œil au lapin qui coupe une tasse en deux pour offrir à Alice une « demi » tasse de thé, c’est aussi l’inscription dans le mur d’objets en relation avec la disparition du vide ou le passage du souffle (pipe, revolver…). Mêlant les références à sa propre histoire (pipes et canne de son grand-père, fusils dont son père est fervent collectionneur…), à l’histoire de l’art comme à celles de la musique, l’exposition nous propose une oscillation entre illusion et réalité, souvenirs et reliques, une immersion dans l’étrange monde d’Oliver Beer.