En 2019, le Musée d’art contemporain de Lyon offre à Maxwell Alexandre, jeune artiste brésilien, sa première exposition monographique hors du Brésil. À cette occasion, le musée accueille l'artiste pour une résidence d'un mois à Lyon.
Né à Rio de Janeiro en 1990, Maxwell Alexandre est diplômé en design de la PUCRJ (Université pontificale catholique de Rio de Janeiro) en 2016. Sa pratique du roller a profondément influencé sa perception de l'espace urbain. Traversant un flot vertigineux d’images en sillonnant la ville, il en capte l’énergie et transfère peu à peu, dans son œuvre, ce qu'il croise sur sa route.
Inspirées de la peinture murale et de la musique rap, ses œuvres représentent le collectif et soulèvent de nombreuses problématiques sociales, culturelles et politiques dont la place des minorités.
Sur différents supports comme du papier brun, des portes et des cadres de fenêtres en fer, se dessinent des situations de la vie quotidienne dans lesquelles des groupes d'individus anonymes aux visages à peine esquissés (femmes, enfants en uniforme, ouvriers des services urbains, policiers…) circulent dans les rues et les ruelles de Rocinha, la plus grande favela de Rio de Janeiro, où il vit et travaille.
En réalisant des fresques monumentales et populaires l'artiste, par sa peinture fluide et précise, célèbre le corps afro-brésilien dans une position assumée de pouvoir.
Maxwell Alexandre s’inspire de sa vie dans Rocinha pour créer une œuvre narrative, complexe et engagée dans un Brésil en tension et construit un univers singulier composé d'œuvres à la fois fragiles et puissantes.
En savoir plus
Le titre de l’exposition, Pardo é Papel, que l’on peut traduire par « Brun est le papier », joue sur le double sens du mot pardo. Il désigne à la fois la population métissée du Brésil et un papier d’emballage ordinaire, de couleur brun-orangé, que Maxwell Alexandre utilise comme support à sa peinture.
Ses grandes peintures peuplées de personnages aux cheveux décolorés (bleaching) évoquent principalement la vie des habitants de Rocinha, leur quotidien, leurs difficultés et leurs fiertés. Parmi les nombreuses figures représentées, le spectateur peut reconnaître des personnages clés de l’histoire afrodescendante dont des figures politiques militantes (Marielle Franco, Erica Malunguinho), des personnalités célébrées par le monde de l’art (Malick Sidibé, Jean-Michel Basquiat) ou de jeunes artistes encore émergents comme Lyz Parayzo.
Des éléments biographiques s’entremêlent avec des icônes de la culture populaire (le Power Rangers noir dans Megazord), des figurines issues de la publicité (Danonino, Toddynho) ou encore des références à l’art classique européen, comme la Chambre des époux
de Mantegna.
Les titres de ses œuvres sont empruntés à des chansons de rap, notamment de BK’, de Baco Exú do Blues, de Djonga ou encore d’Akira Presidente, musique qu’il écoute lorsqu’il peint et dont il propose ici une interprétation. A lua quer ser preta, se pinta no eclipse (La lune veut être noire, elle se peint en éclipse) ou Éramos as cinzas e agora somos o fogo (Nous étions les cendres et maintenant nous sommes le feu) comportent une dimension à la fois poétique et politique.
Cet univers fourmillant de significations dénonce en arrière-plan la violence quotidienne et la grande pauvreté, le racisme omniprésent et le renoncement, voire l’hostilité politique.
Invité en résidence au macLYON, Maxwell Alexandre a réalisé de nouvelles peintures pour l’exposition de Lyon, poursuivant la série Pardo é Papel.
Informations supplémentaire programmation MAC
L'exposition comme si vous y étiez
Documents
Fiche exposition Maxwell Alexandre
Date de création: 10/06/2020
Date de modification: 05/05/2023
Poids : 340 Ko
Dossier pédagogique expo Maxwell Alexandre
Date de création: 08/03/2021
Date de modification: 09/03/2021
138 Ko