Sept œuvres rassemblées comme une énigme : Eduardo Basualdo, Cai Guo-Qiang, Ilya Kabakov, ORLAN, Jean-Luc Parant, Mel Ramos, Tavares Strachan.
L’œuvre d’Eduardo Basualdo fut conçue en 2009 pour des collectionneurs argentins : Juan et Patricia Vergez. Elle est acquise par le macLYON après avoir fait le tour du monde. Créée à l’ouest, elle nous revient par l’est.
Lors de la présentation par Cai Guo-Qiang de Cultural Melting Bath à New York, les visiteurs signaient un contrat avant de pouvoir se baigner dans l’immense jacuzzi. Au Japon en revanche les gens faisaient simplement la queue, tandis qu’en France rien de tout cela n’est possible.
Le Navire d’Ilya Kabakov a été conçu dans l’atelier moscovite de l’artiste, auquel on accédait en passant par les combles de l’immeuble. C’était bien avant la chute du rideau de fer et l’ouverture du mur de Berlin. L’œuvre fut envoyée clandestinement à l’ouest où elle fut construite et acquise.
L’installation d’ORLAN relate une de ses multiples métamorphoses, quand le bistouri concourt à bouger les limites de la beauté.
Jean-Luc Parant décida que son Éboulement envahirait le musée. Depuis 1991, il ne cesse d’augmenter cette œuvre inachevée pourtant inscrite à l’inventaire du musée.
La galerie Hilger donne les œuvres de Mel Ramos, le musée les expose avant d’accepter le don.
Tavares Strachan collabore au Centre Spatial des Bahamas ; avant de partir pour le monde sidéral, il réalise deux sculptures d’une fragilité extrême.
Toutes ces œuvres sont conservées au macLYON.
En savoir plus
En 1891 paraissait l'enquête littéraire du journaliste Jules Huret. Interrogeant Stéphane Mallarmé sur l'hermétisme supposé de la poésie contemporaine dans un propos qui oppose fond et forme, il se voit répondre ainsi par l'auteur : « Nommer un objet, c’est supprimer les trois quarts de la jouissance du poème qui est faite du bonheur de deviner peu à peu : le suggérer, voilà le rêve. C’est le parfait usage de ce mystère qui constitue le symbole : évoquer petit à petit un objet pour montrer un état d’âme, ou, inversement, choisir un objet et en dégager un état d’âme, par une série de déchiffrements. » (*)
Ces quelques mots de Mallarmé nous ont inspiré le titre de l'exposition, comme une possible référence à la modernité artistique.
(*) Jules Huret, Enquête sur l'évolution littéraire : conversations avec MM. Renan, de Goncourt, Émile Zola, Guy de Maupassant, Huysmans, Anatole France, Maurice Barrès..., Bibliothèque Charpentier, Paris, 1891.