Christine Rebet est fascinée par l’illusion et la tromperie.
Privilégiant le dessin pour son caractère manuel et spontané, elle en réalise des centaines et des milliers à l’encre, qu’elle assemble image par image selon les techniques traditionnelles des débuts de l’animation. La répétition du dessin, à l’origine du mouvement, crée ce qu’elle nomme son « cinéma de papier ».
Christine Rebet réinterprète les traumatismes personnels et collectifs et mêle histoire et fiction dans des univers fantasmés. Les sujets universels de ses films évoquent à la fois une réalité politique, la destruction du monde et l’assujettissement de l’être humain, mais aussi l’idée d’une métamorphose. Elle transcende l’imagerie par une poésie troublante, en explorant l’inconscient des spectateurs au moyen de mécanismes de manipulation. Elle invente ainsi un imaginaire permettant d’échapper au monde.
Pour son exposition Escapologie, Christine Rebet présente au 1er étage du musée six films d’animation, dont un spécifiquement réalisé à cette occasion. L’univers singulier de chacun de ces films est accompagné de peintures murales et sur toiles ainsi que de dessins.
Commissaire : Marilou Laneuville
Voir un film animé de l'artiste :
Voir la vidéo des expositions :
8€ / 4€ / gratuit pour les moins de 18 ans
Du mercredi au dimanche, de 11h à 18h
(17h les 24 et 31 décembre)
Au macLYON
En savoir plus
Christine Rebet commence à travailler dans le secteur du théâtre, collaborant avec des chorégraphes et des metteurs en scène. Depuis 2002, elle a pour médium principal l’animation. Au cours de cette même année, elle obtient le Nipkow Programm à Berlin, une bourse offrant aux cinéastes un programme adapté à leurs aspirations personnelles. Pendant son séjour, elle travaille avec un studio de l’ex-Allemagne de l’Est, spécialisé dans l’animation traditionnelle, et réalise un film avec une technique pré-numérique. Ce premier film, The Soul Hunter, a été présenté en compétition à la Berlinale de 2003 notamment.
L’artiste est longtemps restée fidèle à ce médium pour son potentiel expressif, d’autant plus que l’animation prend ses racines dans la critique sociale.
« J’ai choisi l’animation comme médium privilégié, d’abord pour sa qualité répétitive : il faut exécuter des centaines, des milliers de dessins pour parvenir à faire naître le mouvement. Ce labeur de la répétition me plaît. C’est une façon de me consacrer pleinement à un personnage. Une fois que je choisis mes personnages, que je choisis de porter leur histoire, c’est comme si je faisais un pacte avec eux. Je tiens à leur rester fidèle, tout comme je le suis à la technique ancienne de l’animation. Le dessin à l’encre est mon écriture. Ce qui me plaît dans le dessin, c’est son aspect manuel et direct. »
« Au moment de filmer, le processus est, là encore, assez laborieux. J’utilise désormais des caméras numériques, qui sont bien moins coûteuses et beaucoup plus souples que la pellicule − pour un résultat final visuellement très similaire −, mais la chaîne de production est toujours très longue, et j’aime cette durée. Pour moi, l’important est surtout qu’il y ait eu ce moment long dans la chambre noire, ce moment photographique, prise par prise. En plaçant minutieusement les dessins, un par un, sous l’objectif en surplomb, il y a quelque chose de l’ordre du respect de l’image et de sa matérialité. De la même manière, je tiens aussi à enregistrer le son du studio, ces bruits qui animent la chambre noire, afin de les faire entrer dans le champ sonore du film. Cela contribue à sa poésie. Alors, mises bout à bout, les images deviennent cinéma, un cinéma de papier. »
Voir notre teaser :
Informations supplémentaire programmation MAC
L'exposition comme si vous y étiez
Documents
Fiche pédagogique pour les enseignants du premier degré
Date de création: 12/10/2021
Date de modification: 12/10/2021
432 Ko