Initialement créés en 1960 et 1965, deux dômes de Richard Buckminster Fuller (réinstallés à l’occasion de la 11ème Biennale de Lyon, Une terrible beauté est née) trouvent leur place définitive dans la collection du macLYON (donation Estate Buckminster Fuller). Architecte et designer aux compétences multiples, Richard Buckminster Fuller est surtout connu pour sa vision prospective des problèmes mondiaux et ses propositions pour les résoudre. Dans un aller-retour permanent avec la nature, fait d’observation et de recherche de l’équilibre, il développe dès les années 30 une oeuvre souvent qualifiée d’utopique. En réalité certaines de ses prédictions globales se vérifièrent et nombre de propositions furent réalisées. À bien des égards sa plus célèbre invention, le dôme géodésique, tient sa force de la triangulation du cercle appliquée à la construction de sphères, modalité architectonique dont Fuller retrouve le fonctionnement dans la nature. Les deux dômes entrés dans la collection du macLYON, construits avec des matériaux locaux pour en limiter les impacts environnementaux, en sont de parfaits exemples .
Les deux dômes sont construits d’après les conseils de Jaime Snyder (petit-fils de l’inventeur et cofondateur du Buckminster Fuller Institute) et de l’architecte Deacon Marvel. Ils respectent les grands principes de l’inventeur et sont l’incarnation des idées de Buckminster Fuller, entre projet architectural, forme utopique, oeuvre d’art, sculpture et structure. Les documents et archives de la succession Fuller permettent de l’inscrire aussi bien dans le domaine de l’anticipation que dans celui de l’utopie, donnant à voir les projections visionnaires de l’artiste comme les idéaux de sa démarche intégrative.
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Les deux œuvres données au musée sont des déclinaisons du dôme géodésique, l’invention majeure de Richard Buckminster Fuller. Mobilisées dans des bâtiments publics, des campements de protestation, des stations de radars militaires, des jeux pour enfants ou des expositions, ces coques sont structurées d’après des principes géométriques mis au point par Fuller à partir de l’observation de la nature.
L’inventeur s’appuie sur la notion de ligne géodésique (la plus courte qui joint deux points sur une surface) pour construire les structures les plus équilibrées, les plus légères et les plus résistantes possibles. Ses dômes sont au point de rencontre entre tous les préceptes fondamentaux de l’inventeur: une intégration à la fois raisonnée et esthétique des progrès de la technologie à laquelle s’ajoute une conception holistique des rapports entre l’homme et la nature.
Richard Buckminster Fuller reconstruit des relations entre l’homme et l’univers physique. Tous ses travaux témoignent d’une même philosophie. Son idéal, « doing more with less », s’appuie aussi bien sur une haute conscience des limites des potentialités physiques de la planète que sur une foi solide en l’engagement individuel.