Pour sa première exposition personnelle en France, Ben Schumacher initie une nouvelle collaboration avec un ou une architecte (et non avec une grande firme d'architecture). Ils ont établi comme cadre de travail de développer pendant un mois un projet quelque peu fantasque mais réaliste, répondant à un appel d'offre pour la restauration ou reconstruction de bains publics à New York.
Commissaire de l'exposition : Caroline Soyez-Petithomme, directrice de La Salle de bains
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Cette exposition comprend la conception d'une structure et la production de dessins, modèles 3D, modèles physiques et rendus du projet. Les sources d'intérêt de l'artiste dans la conception de ce projet sont la cybernétique, les analyses de données, de statistiques et tout ce que les systèmes auto-régulés et normés créent d'interactions entre les différents éléments. Les liens de cause à effet initiés par des données souvent abstraites, traitées par des logiciels informatiques, mais surtout leur potentiel rendu plastique et esthétique fascinent l'artiste. Ces systèmes de pensées, de recherche et d'exécution sont communs aux mathématiques, à la biologie et à l'architecture qui utilisent la cybernétique pour traiter et expliquer les événements réels, la façon dont ils se produisent ou comment ils pourraient se produire prédisant ainsi le futur.
La figure clé de ce projet est une table de billard, objet convoqué comme étant une base ludique et une métaphore de ces liens de cause à effet plus ou moins maîtrisés selon le niveau du joueur. Dans l'une de ses oeuvres précédentes, Schumacher avait utilisé une table de billard comme une « aire de jeu » autour de et sur laquelle se déroulait une performance. Le billard, objet récurrent de sa pratique, revient ici comme élément ornemental ou architectonique d'un bâtiment - peut-être la partie supérieure du bâtiment, un parc ou espace vert - un espace naturel intégrant le chaos du mouvement des billes, le chaos versus avec le plan orthogonal de la ville qui vit en-dessous. Le cheminement des billes dans les couloirs sous la table ne sont pas sans faire écho aux infrastructures qui soutiennent et régulent la ville ou le « jeu urbain ».
Le billard sert aussi de point d’ancrage à la seconde partie de l’exposition qui se joue simultanément à l’Académie de Billard de Lyon.